Wood’N’Stache – Tourneur sur bois

Stéphane Guillon

Auprès de mon arbre, je vivais heureux

Son coup de cœur en Touraine Nature ? Le Pont suspendu de Langeais, situé juste en face de son atelier. 

Petites lunettes rondes, moustache en guidon et tablier de cuir, Stéphane Guillon jongle avec les styles et affiche une élégance raffinée à l’image des objets qu’il fait naître sur son tour. « Tourneur sur bois, c’est un métier qui consiste à trouver un objet dans un arbre. » Formé en 2020 au tournage sur bois à Lignières-de-Touraine, il commence d’abord par y trouver des bouchons de bouteille et un plaisir fou à donner à un arbre, à priori mort, une seconde vie ! « C’est une matière qui vit avant, pendant et après le tournage. »

Très vite, la nouvelle fait le tour de l’entourage, la demande s’amplifie, il déclare alors sa micro-entreprise Wood’N’Stache.  » « Wood » parce que le bois et « Stache » parce que j’ai la moustache, il ne faut pas que je la rase du coup ! »

Partir de l’arbre pour arriver à l’objet

Sculpteur en rotation, Stéphane nous parle de son inclination pour cette matière noble qu’il aime travailler avec patience et souplesse « En comparaison avec la menuiserie, où il faut plus de machines, là c’est le corps qui fait tout, les copeaux volent, la lumière, l’odeur… j’adore. ». Il nous raconte les senteurs, « Quand je travaille le cerisier ça sent le Kirsch dans l’atelier », la texture du bois, le grain propre à chacun et leurs couleurs « Le cœur du prunier est rose, violacé ».

Sur son tour il travaille plusieurs essences de bois, locales toujours : acacia, noyer, chêne, prunier… qui donneront naissance à des plateaux à fromages, des bols, des fleurs, des abat-jours, des vases… « J’aime beaucoup lier les matières » comme le verre et le bois que l’on retrouve sur ses créations. « J’aimerais lier l’étain et le bois, le couler dans le bois fendu… c’est un matériau qui se tourne aussi. »

Partager un instant de poésie

Victime de sa renommée mais pas bourreau, « Je n’abats jamais un arbre sans raison », Stéphane évoque sa difficulté à faire du stock, lui qui exerce en parallèle de son activité principale d’ambulancier. Il faut trouver du temps pour tourner, se procurer la matière première, anticiper les projets pour prévoir le temps de séchage du bois… Des contraintes qui le poussent à choisir avec attention les projets dans lesquels il s’engage. Aussi bien dans le choix des commandes que ses apparitions publiques.

La Belle Affaire, les visites d’entreprises du territoire organisées par l’Office de Tourisme Touraine Nature c’est pour lui l’occasion de partager un peu de la poésie qu’il trouve dans le tournage sur bois « […] de raconter l’histoire du bois, comment il se travaille » . Il vous attend au cœur de son atelier à l’architecture bien locale lui aussi ! 

Visiter son atelier dans le cadre de La Belle Affaire

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Crédit photos : Lucie Mach